Mélenchon : ça suffit
Dans vingt-quatre heures, un évènement politique va animer mon quartier. La galette des rois de la section du parti socialiste ? Non, vous n'y êtes pas ? Il s'agit de la venue de Jean-Luc Mélenchon à la librairie Fantasio de Villeurbanne. Ce qui me donne l'occasion d'évoquer "Méluche".
J'avais de l'estime pour cet ancien camarade qui avait, c'est le moins qu'on puisse dire, de la suite dans les idées. Mais j'éprouve depuis quelque temps une certaine lassitude à l'égard de ce monstre politique. Un militant du Front de Gauche à qui je donnais mon point de vue était visiblement rompu aux accusations de "populisme" de son chef de file.
Mélenchon a toujours été un spécialiste des effets de manche et des petites phrases. Ces derniers mois ont vu le président du Parti de Gauche franchir un palier dans son installation dans le paysage politique français. Le dessin de Plantu dans Le Monde est révélateur des gesticulations verbales de Jean-Luc Mélenchon. Je ne suis absolument pas choqué par ce dessin. Autant, sur le fond, aucun amalgame ne peut être fait entre Marine Le Pen et le leader du PG. Il défend des valeurs en phase avec l'idée que nous nous faisons de la démocratie. Autant, sur la forme, la posture de JLM et celle de la fille de Jean-Marie Le Pen présente quelques similitudes. Je ne reviendrai pas sur la position du FN à l'égard des partis de gouvernements. Mais que Mélenchon s'étonne des accusations de populisme quand il intitule son ouvrage "Qu'ils s'en aillent tous !" est symptomatique de l'idée qu'il se fait des partis "installés".
Je l'ai trouvé particulièrement démagogique l'autre jour sur France 5, lorsqu'il arborait le triangle rouge des déportés communistes en réaction au supposé affront qu'il a subi. Il a dépassé les bornes lorsqu'il a considéré que Dominique Strauss-Kahn affamait la moitié de la terre. Que Méluche frappe fort sur le PS, c'est de bonne guerre mais il y a des choses qu'on ne doit pas laisser passer.
Il a franchi la première étape en affirmant son ancrage politique mais à présent il serait souhaitable que Jean-Luc Mélenchon soit autre chose qu'un bon client dans les talk-shows politiques.